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Un brin d’histoire… hypnotique !

Ses origines sont très anciennes et font partie de l’histoire des peuples, semble t’il. Des gravures, des textes, issus de la Grèce antique ou de l’Égypte Ancienne l’attestent. On a également retrouvé sa trace dans des pratiques chamaniques de peuplades, partout dans le monde.
Histoire de l'hypnose débute dès le début de l'Antiquité, et même avant: Gravure illustrant la connaissance de l'hypnose à l'époque de l'ancienne Egypte. Un personnage, revêtu de riches parures, est étendu sur un lit. Un oiseau aux ailes déployés le survol tenant dans ses serres le symbole du 3eme œil, semble t'il

C’est en France, au XVIIIe siècle, grâce à un médecin, Franz Anton Messmer, qui s’inspire des exorcismes  du père Johann Joseph Gassner, que l’hypnose à « l’occidentale » se manifeste pour la première fois; mais il parle alors de « magnétisme animal » pour décrire ces transes dans lesquelles rentrent certaines personnes. Cela semble leur apporter du réconfort, voire soigner des troubles. La popularité de Messmer grandit et il en arrive avec faire des séances de groupes.
(Si les salles de spectacle type Zénith avaient existé à l’époque, sûr qu’il aurait fait aussi bien que son homonyme canadien d’aujourd’hui.)

Le marquis de Puysegur, qui l’accompagnait dans ses travaux, se concentra sur la mise en place de thérapies pour soulager les habitants de sa région. Il consignera ses séances et évoquera une lucidité chez ses patients lors des séances de « somnambulisme provoqué » notant même quelquefois, que ses sujets pouvaient acquérir, durant les séances, des capacités et des connaissances qu’ils ne possédaient pas précédemment.

Bien entendu, ce « magnétisme » devint vite très populaire, et de nombreux médecins de l’époque l’intégrèrent à leurs pratiques. Mais cette popularité inquiéta les « Savants », et Louis XVI demanda à une Commission d’experts dont un certain Mr Lavoisier, de rendre un avis. Ces « experts » déclarèrent alors, que même s’ils constataient des résultats thérapeutiques certains à la suite de ces séances, cela ne saurait être de la science mais le fruit de l’imagination de leurs auteurs.
Ne pouvant ni comprendre, ni expliquer, il fut donc plus simple d’interdire, surtout que le Régime craignait pour l’Ordre Public.
La Révolution Française est arrivée quelques temps plus tard !

C’est en 1819, qu’apparaît pour la première fois le terme « hypnose » avec Etienne Félix d’Henin de Cuvillers, mais il fut popularisé grâce un autre médecin, James Braid, qui, 20 ans plus tard, va asseoir sa pratique dans un usage thérapeutique reconnu.

Le Dr Braid, définissant l’hypnose comme « un état de sommeil nerveux », il est logique de retrouver le terme de « sommeil » (hypnos) dans l’éthymologie, alors que paradoxalement, le sujet n’est pas endormi, mais entré dans un « état de conscience modifiée » :
il entend, voit, peut parler, bouger , écrire et peut quitter cet état quand il le souhaite.
Notez bien que quand vous faîtes jouer votre imaginaire (lecture, rêverie, conduite automatique…), vous vous mettez naturellement dans cet état. On présume que nous sommes de 4 à 6 fois par jour dans cet état de « conscience modifiée ».

Il faudra attendre la fin du XIXe siècle, avec le Professeur Charcot, éminent neurologue de la Pitié-Salpêtrière pour que l’hypnose soit enfin reconnue. Néanmoins, il pensait que cet état particulier, l’hypnose, n’était présent que chez certaines catégories de patientes: les hystériques; l’hystérie est alors décrit comme une névrose, « que l’on ne rencontre que chez les femmes ! » (l’étymologie d’hystérie est utérus !). Pour rétablir une vérité, on sait désormais que les hommes aussi peuvent souffrir d’hystérie.

Démonstration d'hypnose par le Pr Charcot à la Pitié-Salpêtrière

Démonstration d’une séance d’hypnose par le Pr Charcot

Néanmoins, le Pr Charcot obtiendra de très bons résultats.
Il évoque trois phénomènes propres à l’hypnose: la léthargie, la catalepsie et le somnambulisme.
Cet état est il propre à l’hystérie ?
Non mais il semblerait qu’il soit alors plus facilement atteignable, comme s’il était à « fleur de peau ».
(Attention, cela ne veut pas dire que les personnes les plus sensibles à l’hypnose sont du coup des hystériques.)

Dessin symbolisant les pères de l'hypnose

Aujourd’hui l’état d’hypnose est considéré comme un état naturel tout comme l’état de veille (être éveillé), l’état de sommeil et celui du rêve. Tout le monde peut donc accéder à cet état

Les travaux du Pr Charcot seront repris ensuite par le Dr Freud et le Dr Janet,
ce dernier utilisant l’hypnose pour permettre à ses patients, de retrouver des souvenirs traumatiques, enfouis, et qui seraient à l’origine de leurs maux. Si Freud a ensuite abandonné l’hypnose, le Dr Janet lui passera sa vie de chercheur, à explorer plus avant l’hypnose somnambulique et notamment l’écriture et la parole automatique.
Des éléments que l’on retrouve dans la pratique d’aujourd’hui, avec la méthode Hunkaar pour laquelle j’ai suivi un enseignement de Maître praticien.

L’hypnose se révèle vraiment aux yeux du grand public dans les années 1950 aux US, grâce au Pr Milton Erickson, psychiatre. Il révolutionna la pratique qui jusqu’alors ressemblait à une sorte de sommeil profond; en fait, elle était surtout utilisée pour ses capacités à faire oublier la douleur et donc courante chez les dentistes. Capacités qu’il utilisa d’ailleurs pour contrer les douleurs qu’ils ressentait, suite à une polio dont il avait été atteint dans sa jeunesse. A l’inverse, il recherche la participation du sujet, considérant que leur inconscient était un « réservoir lumineux », le dépositaire de leurs ressources, le siège de l’énergie et que par son intervention, il puissent y accéder. Pour lui, chacun a les capacités de ses guérisons.
Il devient très célèbre, avec plus de 30 000 patients et ses séances peuvent quelquefois durer plus de 10 heures.
Il reste une référence et son héritage est l’un des deux piliers de la méthode Hunkaar. Le second, c’est l’approche différente du Pr Janet, dont le but dans ses séances était de laisser émerger l’inconscient du sujet, pour qu’il s’exprime à sa guise.